« Parce que je t’aime, je viens te voir masqué »
ATTENTION : cet article a plus de 2 ans et pourrait ne plus être d’actualité.
Même si le confinement s’assouplit, plus que jamais les familles doivent respecter les gestes barrières, le port du masque, la distanciation physique pour préserver leurs aînés du Covid-19 et soutenir les personnels dans leur travail. Des précautions qui valent dans les Ehpad mais aussi lors des visites à domicile.
Dans les couloirs des Ehpad traînent encore les souvenirs de ces résidents comme enfermés dans leur chambre, de ces personnes âgées privées du sourire de leurs enfants et petits-enfants, des efforts surhumains consentis par les aide-soignantes et tous les personnels au service des aînés pour tenter de maintenir, chez eux, le goût de vivre.
Dans les couloirs des Ehpad traîne encore le souvenir de ce printemps 2020 où il a fallu mettre ses propres angoisses de côté face à ce virus qu’on connaissait si mal pour mettre à l’abri les résidents des établissements du département.
prendre le chemin de l’Ehpad dans lequel ils travaillent, les personnels entendent ce refrain que l’on connaît si bien et qui tourne en boucle sur les ondes des radios : « Neuf personnes sur dix qui décèdent de la Covid 19 sont des personnes de plus de 65 ans ».
Alors en Ehpad ou à domicile, le respect de ces gestes barrières, la règle qui veut que l’on évite les rassemblements familiaux ou amicaux, sont essentiels pour arrêter le virus.
Certes, l’on connaît mieux aujourd’hui cette maladie. Certes, les personnels des Ehpad ont désormais des masques, du gel hydroalcoolique, du matériel pour faire barrage au virus. Mais, la seconde vague est bien là, le pays est à nouveau confiné pour une période longue et les services de réanimation voient, tous les jours, revenir des malades.
Pour le baiser d’un enfant, combien d’heures d’angoisse ?
Si les Ehpad laissent leurs portes entrouvertes pour ne pas revivre la situation du printemps dernier qui a amené des personnes âgées à sombrer dans le désespoir de la solitude, les professionnels sont unanimes : « Il faut impérativement respecter les gestes barrières, le port du masque, le lavage des mains mais aussi la distanciation physique si l’on veut épargner les résidents des Ehpad et soulager les personnels qui s’en occupent ».
Pour le baiser d’un enfant sur la joue de son grand-père, combien d’heures d’angoisse pour ses proches quand ils apprendront qu’il a été testé positif à la Covid-19 ?
Pour des accolades un dimanche de retrouvailles entre une grand-mère et ses petits-enfants, combien de remords pour sa famille quand on lui annoncera qu’elle est sous respirateur dans un service de réanimation ?
Jeux de rôles, masques rigolos, … la magie de l’humour fonctionne
Tous les personnels qui s’occupent des personnes âgées dans les Ehpad savent que les visites de la famille sont essentielles pour éviter ce phénomène de glissement que l’on constate chez certains aînés, une forme de dépression souvent liée à la solitude.
Alors, ils ont déployé des trésors d’imagination pour que les résidents acceptent de porter un masque, pour qu’ils respectent les gestes barrières même si certains ont du mal à s’en souvenir. Quand les activités collectives ont à nouveau été possibles, les animateurs ont organisé des ateliers de confection de masques ; au moment des repas, le lavage des mains et le respect des distances, ont pris une tournure ludique. Jeux de rôles, masques rigolos, … tout a été fait pour que les contraintes s’allègent avec l’effet magique de l’humour.
Ces idées, ces jeux, cet humour ne sont pas le monopole des aide-soignantes et animateurs des Ehpad. En famille aussi, on peut inventer des gestes, des mots, des masques, des dessins… pour continuer à dire à ses grands-parents qu’on les aime. Qu’on les aime tellement qu’on préfère venir les voir avec un masque smiley et leur offrir un dessin, un poème, plutôt que de les embrasser. Pour que les Ehpad ne soient pas obligés de refermer leurs portes, pour que les médecins en réanimation ne soient pas obligés de choisir entre deux malades parce qu’ils sont trop nombreux, en établissement ou à domicile, il faut réinventer la façon dont on dit aux aînés qu’on les aime.