Le rôle de la presse dans la construction de l’opinion
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La presse joue un rôle majeur dans la constitution de l’opinion et l’information des Euréliens. Sur l’ensemble de la période, pas moins de 37 titres coexistent dans le département.
En Eure-et-Loir, on compte essentiellement de journaux de politique générale (Journal de Chartres, Le Progrès…) mais on trouve aussi de la presse spécialisée, en général dans le domaine économique (L’union agricole) et des titres liés à une tendance politique (Le combat, organe syndicaliste). Les limites entre le monde politique et la presse sont floues et des liens directs existent entre journaux et personnalités politiques : Gustave Lhôpiteau et le Progrès par exemple, tandis que l’Écho dunois fait activement campagne pour la droite réactionnaire lors des législatives de 1893.
Une féroce bataille idéologique
Très marqués politiquement, les journaux se livrent entre eux à de féroces batailles idéologiques, à l’instar du conflit opposant le conservateur Journal de Chartres aux idées avancées du Progrès. Outre les affaires nationales, y sont retranscrits les événements qui rythmèrent la vie des Euréliens de la Belle Époque.
Celle-ci fut marquée par l’affaire Brière (1901), drame familial qui eut un retentissement mondial, mais aussi par la catastrophe ferroviaire de Courville qui provoqua la mort de 11 personnes en 1911. Les journaux transcrivent l’état d’esprit des populations quant à leurs conditions de vie et le thème du coût de la vie est récurrent. Les autres informations se répartissent entre faits divers, débats politiques locaux, décès de personnalités, travaux d’aménagement dans les communes, cérémonies publiques et autres manifestations sportives et culturelles, sans oublier la météo. La publicité y occupe une place importante même si les journaux ne sont que très peu illustrés.
L’affaire Brière
Dans la nuit du 20 au 21 avril 1901, l’un des crimes les plus atroces de l’époque fut commis à Corancez : l’assassinat d’une fratrie de 5 enfants âgés de 4 à 15 ans. Leur père Édouard Brière, qui les élevait seul depuis la mort de sa femme, fut accusé du meurtre sur la base d’indices retrouvés sur place et de témoignages. Mis en examen et incarcéré, son procès s’ouvre le 16 décembre 1901 devant la cour d’assises de Chartres. Malgré le témoignage d’une de ses filles rescapées du massacre et l’absence de preuves formelles, il est condamné à mort puis gracié par le président Loubet et envoyé au bagne à perpétuité. Il meurt en Guyane sans avoir jamais cessé de clamer son innocence. Cette affaire eut un retentissement international pendant près de 10 ans.