Jean-Philippe Lampin, la mémoire a de L’avenir

Fils d'un héros de la Résistance, l’Eurélien Jean-Philippe Lampin porte depuis le décès de son père, il y a 13 ans, la mémoire de son engagement et de ses actions.

Jean-Philippe Lampin apprend à l’adolescence que son père est un héros, au moment où celui-ci reçoit ses premières décorations et médailles. « Mon père, ce héros, au sourire si doux », dit-il, lui narre alors l’inracontable : son engagement dans la Résistance, sa lutte dans le maquis, duquel il sera le seul survivant, les séances de torture, sa déportation dans les camps de travail, sa survie dans les camps de concentration du Struthof et de Dachau, la perte de nombreux de ses amis, son combat contre le typhus… « Adolescent, je prends alors conscience de l’engagement de mon père pour son pays », se souvient aujourd’hui Jean-Philippe Lampin, 75 ans.

Cet engagement paternel, l’Eurélien n’aura de cesse de le célébrer à travers ses actions.

La relève est assurée

Un an après le décès de son père, en 2011, il reprend le flambeau au sein des associations liées à la mémoire de la Résistance et de la Déportation. Il recrée et préside l’Association Départementale des Déportés Internés de la Résistance et Familles (mieux connue sous le sigle des deux associations créées après la guerre, qui ont fusionné : FNDIR et UNADIF) composée de veuves et d’enfants de déportés-résistants. C’est une histoire de famille ! Marie-Claude, sa femme depuis 43 ans, l’assiste et participe à toutes ses actions. La nouvelle génération prend la relève et sa nièce, âgée de 21 ans, vient de rejoindre l’association. Sa petite-fille Emma est également de toutes les commémorations. La relève est assurée ! Jean-Philippe Lampin participe chaque année à une douzaine de cérémonies commémoratives ou mémorielles dans le département, dont les deux plus importantes sont la Journée nationale des Martyrs et Héros de la Déportation, le dernier dimanche d’avril (au cours de laquelle il lit le message rédigé par les derniers déportés-résistants survivants en France) et la Journée nationale de la Résistance, le 27 mai. Elles se tiennent, toutes deux, devant le monument érigé en l’honneur de Jean Moulin, à Chartres.

« Transmettre le flambeau de l’histoire »

Jean-Philippe Lampin a à cœur de transmettre cette mémoire aux nouvelles générations. Il est membre du Comité Mémoire de la ville de Chartres et des deux commissions mises en place par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre ; il travaille sur des sujets variés comme la mise en place d’une école des porte-drapeaux. Il s’agit, au travers de cette structure, de permettre à des lycéen(ne)s volontaires d’appréhender le rôle de porte-drapeau au sein des cérémonies mémorielles. Les candidats pourront ainsi vivre un véritable engagement civique autour de la transmission de la mémoire, notamment locale et des valeurs de la République. « Il faut porter avec soin le legs des générations passées, perpétuant ainsi leur mémoire et leurs réalisations. Transmettre le flambeau de l’histoire est une grande responsabilité ; c’est en honorant le passé et ses actions que l’avenir trouve sa véritable lumière. »