Isabelle Blochet, bibliothécaire et romancière

Le chemin pour « Descendre vers la mer » s’est avèré plus long que prévu.  « Mes premières phrases ont été écrites dans des cahiers d’écoliers de mes enfants à l’été 2014, alors que j’étais en vacances dans le Sud de la France ». Le décor et la structure du roman étaient plantés. Mais les 4 premiers paragraphes devront attendre 2 ans pour être enrichis…

« Pourquoi pas moi ? »

 « En 2016 , la Médiathèque Départementale d’Eure-et-Loir m’a proposé d’accueillir pendant 3 mois un auteur en résidence d’artiste, Karim Ressouni-Demigneux. Je l’ai observé en phase de création. Il se servait d’un paravent où il collait tous les éléments qui lui permettaient de construire son histoire (photos, textes…). Cela a titillé quelque chose en moi. A cette même période, je lisais l’ouvrage de Delphine de Vigan, « D’après une histoire vraie », un livre prenant, un style simple… J’ai étudié la structure des phrases, des paragraphes, et je me suis dit « Pourquoi pas moi ? ». J’ai recherché le cahier griffonné 2 ans plus tôt et me suis astreinte à 2 heures d’écriture tous les soirs après le travail. Les années suivantes, j’écrivais un peu pendant l’été, avant de reprendre en juin 2020 un vrai processus d’écriture. »

Tableau de famille

Sous sa plume, la vie d’une famille qui chavire, au fil des renoncements de chacun, prend forme. Chacun des membres devra oublier les aspirations de jadis et se résoudre à vivre avec les frustrations du passé. La retranscription de cette enfance dans les années 70, ce tableau d’une famille de classe moyenne avec ses rêves et ses désillusions, parlera à nombre d’entre nous. Le 4 février, c’est à la librairie chartraine l’Esperluette, qu’Isabelle Blochet mesurait les prémices du succès lors de la soirée de lancement de son livre.

Des lieux qui résonnent plus que d’autres

Le goût de la lecture, qu’Isabelle transmet aujourd’hui aux lecteurs de la bibliothèque, s’est imposé à elle comme un virus. «Enfant, je traçais des lignes imaginaires sur des feuilles. J’étais tellement impatiente de savoir lire et écrire ! » Quand on est enfant, des lieux résonnent plus que d’autres. J’étais inscrite à la bibliothèque de mon village. C’était un lieu feutré et paisible, dans lequel je me sentais extrêmement bien. C’est un phénomène que j’observe encore aujourd’hui : les jeunes aiment se retrouve en bibliothèque. C’est un espace libre, ouvert et accueillant ».