Exposition « Libres ! Eure-et-Loir, été 1944 »

En 1944, grâce à des sabotages stratégiques et un soutien aux Alliés pour freiner les mouvements allemands, la Résistance eurélienne joue un rôle décisif dans la libération du département. De façon synthétique, cette exposition retrace les opérations militaires complexes et les actions héroïques des résistants qui ont permis de libérer le département. Elle aborde aussi les lourdes conséquences de la guerre : infrastructures détruites, pénuries, marché noir en plein essor, et tensions sociales exacerbées par l’épuration. On y découvre également le difficile retour des prisonniers de guerre et des déportés, marqués par des traumatismes profonds. Découvrez ainsi une période d’engagement, de sacrifice et de défis immenses pour reconstruire un territoire meurtri dans un contexte de recomposition politique.

En parallèle des commémorations des 80 ans de la Libération de la France, les Archives départementales d’Eure-et-Loir proposent une exposition sur celle du département, en Août 1944, composée de quatorze panneaux illustrés et de nombreux documents d’archives originaux, exposés dans des vitrines.

En 1944, alors que les Alliés progressent après le débarquement de Normandie, la résistance en Eure-et-Loir joue un rôle essentiel dans la libération du département. Les maquisards y mènent essentiellement des sabotages contre les infrastructures allemandes, notamment dans l’ouest du département. Il n’est pas question ici d’entrer dans les détails des actions individuelles, qui peuvent être retrouvées dans les fonds conservés aux archives départementales, mais plutôt de mettre en évidence la dynamique collective, secteur géographique par secteur géographique. En effet, après le débarquement, la résistance intensifie ses efforts, libérant parfois seule des localités comme Nogent-le-Rotrou. Dans le Drouais, les sabotages ferroviaires, comme la destruction du viaduc de Cherisy, illustrent aussi leur impact. En Beauce, les résistants sabotent lignes électriques et voies ferrées autour de Brou et Châteaudun, soutenant ainsi l’avancée alliée. Si la bataille de Dreux (libérée le 16 août avec l’aide des résistants locaux) est stratégique, celle de Chartres est aussi hautement symbolique. Les résistants contribuent activement à sa libération entre le 16 et le 18 août. La libération de Chartres reste une victoire majeure saluée par la visite du Général de Gaulle le 23 août alors qu’il est sur la route de Paris, toujours occupée. Pour la Résistance, cette libération n’est pas sans douleur, nombreux compatriotes sont morts pendant les combats ou simplement fusillés par l’armée allemande en retraite comme à Cormainville ou Châtaincourt.

Pour la population, le tribut est tout aussi rude. En effet, l’été 1944 est marqué par des bombardements intenses qui endommagent gravement des villes comme Châteaudun et La Loupe, occasionnant de nombreux morts et nombreuses destructions. Après la libération, les difficultés continuent. Les pénuries persistent, les infrastructures sont en ruine, et le marché noir se développe. La gestion de l’épuration, délicate et parfois violente si ce n’est sordide, n’est volontairement pas détaillée ici, bien qu’elle ait marqué la période, avec des jugements parfois expéditifs. En effet, Les Archives départementales conservent et peuvent communiquer les rapports de police et les jugements de ces tribunaux d’exception. Par ailleurs, le retour des prisonniers de guerre et des déportés traumatisés par les camps en 1945 est encore un défi auquel les autorités doivent faire face. Parallèlement, la reconstruction économique est lente. Les pénuries, encore présentes jusqu’en 1947, pèsent sur la reprise malgré les mesures gouvernementales mises en place pour soutenir l’agriculture et l’industrie, et restaurer l’économie.

Enfin, la priorité est donnée à la restauration des institutions républicaines et à la reconstruction politique. Le gouvernement provisoire de la République française (GPRF) rétablit progressivement la démocratie, avec même des avancées comme le vote des femmes en 1945…

Informations pratiques
Exposition présentée du 16 septembre au 20 décembre 2024.

Entrée libre et gratuite.
Adresse : Archives départementales d’Eure-et-Loir – 3 rue Philarète Chasles – 28300 Mainvilliers
Renseignements et inscriptions au 02.37.88.82.20 / www.archives28.fr
Horaires d’ouverture :
– Du lundi au jeudi de 9h à 17h30
– Le vendredi de 9h à 16h