Abondant, Bazoches-les-Hautes et Senonches : Histoire des écoles du Département
ATTENTION : cet article a plus de 1 an et pourrait ne plus être d'actualité.
En ce début d’année 2021, « Eurélien » vous propose de partir à la découverte de l’histoire des écoles du département. Pour cette première étape, nous vous emmenons dans les écoles d’Abondant (canton d’Anet), Bazoches-les-Hautes (canton de Voves) et Senonches (canton de Saint-Lubin-des-Joncherets)
Abondant
Face à la vétusté des locaux, le conseil municipal décide en 1880 de rénover ses équipements scolaires, complétés en 1887 par une école de filles et une « classe enfantine », conforme à la volonté de l’inspecteur primaire d’amener les enfants à l’école publique dès le plus jeune âge et d’encourager l’éducation des jeunes filles. La volonté du Conseil municipal rejoint en cela un débat bien de son temps sur l’éducation, puisque ce sont dans les mêmes années que furent votées les « lois Ferry » rendant l’école primaire publique laïque, gratuite et obligatoire pour les garçons comme pour les filles (1881-1882). Ces lois sont complétées en 1886 par la loi Goblet qui structure l’enseignement primaire entre écoles maternelles, classes enfantines, écoles primaires élémentaires et supérieures…
La direction des travaux de l’école d’Abondant est confiée à l’architecte départemental Charles-Emile Vaillant, qui intègre à sa conception les principes hygiénistes alors très en vogue (luminosité, aération, circulation…) qu’il mêle habilement aux attendus plus traditionnels des bâtiments scolaires. Il opte pour un bâtiment en briques et pierres, association habituellement usitée pour les édifices publics d’importance. L’alternance de pierres blanches et de parements de briques rouges, identité visuelle de l’école dans le paysage urbain, rappelle également la structure très définie qui préside à l’organisation interne de l’école : chacun et chaque chose à sa place. Sans être innovant, le programme mis en œuvre par Emile Vaillant à Abondant permet de rappeler visuellement l’importance de l’éducation primaire, œuvre phare de la IIIe République.
Bazoches-les-Hautes
A Bazoches-les-Hautes, la mise en conformité avec la loi de 1867 sur l’enseignement primaire dite loi Duruy a présidé à la construction d’une école de filles. La loi Duruy fut en effet déterminante dans le développement de l’instruction féminine en imposant aux communes de plus de 500 habitants la mise en place d’une école de filles. En difficulté financière suite aux événements de la guerre franco-prussienne de 1870, la commune bénéficie de subventions pour mener à bien son projet de construction. Afin que l’école puisse servir aux communes, villages et hameaux attenants, elle est finalement implantée entre les localités de Brandelon et Chauffours. La construction est confiée à l’architecte Henri-Isidore Leloup qui, à l’instar de Charles-Emile Vaillant à Abondant, sacrifie aux conventions architecturales prévalant pour les édifices scolaires. La mairie est ainsi flanquée de deux pavillons, l’un pour les garçons, l’autre pour les filles, et les instituteurs disposent d’un logement privatif. On trouve également des cours et jardins distincts, ainsi que deux bûchers. La construction de l’école fut achevée en 1881.
Senonches
En 1881, le Conseil municipal décide de la construction d’une école publique pour filles, dans la mesure où n’existait au sein de la commune qu’un établissement dirigé par des sœurs, installé à l’hospice. La commune procéda à l’achat de la propriété Tatemain, composée d’une maison au sein d’un parc à l’anglaise, demeure suffisamment grande pour qu’y soit également installé un asile pouvant accueillir jusqu’à 120 enfants. Outre les salles de classe, on y trouvait également un dortoir, une cuisine, un réfectoire, des sanitaires, les logements de la directrice et de la gardienne et une salle de musique, dessin et couture. La réalisation de cet aménagement fut confiée, comme à Abondant, à l’architecte Charles-Emile Vaillant, qui dut s’adapter aux contraintes de l’édifice existant tout en lui conférant le style « troubadour » alors en vogue à l’époque qui donne tout son charme et sa beauté à l’édifice actuel.