La naissance du syndicalisme

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La Belle Époque fut une période de forte politisation de la population. Les Français se sentent de plus en plus concernés par les élections qui totalisent un fort taux de participation.

La période voit l’essor du mouvement ouvrier et syndical, marqué par la création de la CGT en 1895 et de la SFIO en 1905. Le socialisme eurélien de la Belle Époque fut marqué par la figure du très actif Louis Oustry : acquis à l’intégration des socialistes au parlement, voire même au gouvernement, il s’intéressa surtout au développement des syndicats et à l’amélioration de la condition ouvrière. De nombreuses réunions syndicales se tiennent à Chartres, Dreux et Châteaudun, plus sporadiquement ailleurs, avec un discours évolutif : de l’opportunité de l’action syndicale et de l’affiliation à la CGT on passe aux revendications sur les salaires et les conditions de travail et, en fin de période, l’hostilité à une guerre que l’on devine inéluctable se fait plus prégnante.

Un intérêt très relatif pour le socialisme et le syndicalisme

Pourtant, le département est peu agité pendant les années de la Belle Époque : socialisme et syndicalisme ne suscitent qu’un intérêt relatif et l’action directe peine à trouver un écho chez les ouvriers. Les rares grèves qui éclatent dans le département, surtout en 1908-1909 et essentiellement auprès des ouvriers du terrassement et de la confection impliquent finalement assez peu les syndicats et reposent la plupart du temps sur des revendications salariales. Cela est sans doute à relier au caractère essentiellement rural de l’activité économique du département et au fait que les grandes manufactures, susceptibles de générer le plus de conflits sociaux, sont minoritaires dans le paysage industriel. Le monde ouvrier eurélien est donc plutôt calme et les relations avec le patronat sont apaisées. Ce contexte a favorisé l’adoption de lois sociales sur la durée hebdomadaire du travail ou la règlementation du travail des enfants, et la mise en place de structures de contrôle comme l’inspection du travail.